Un court billet à l’occasion de l’arrivée de 2023…
Ce matin, il fait beau et doux. Nous sommes le 7 janvier. Une promenade matinale bien agréable. Trop agréable. Cheminer ainsi sans manteau, réchauffé par un soleil rasant qui colore de tonalités chaleureuses une végétation dont les premiers bourgeons tentent une timide sortie, bien aventureuse, cheminer ainsi n’est pas de saison !
Mais ne cédons pas aujourd’hui à l’éco-anxiété, savourons plutôt ces teintes magnifiques qui dès l’aurore ont habillé le ciel et la terre. Et prenons la route de 2023 en respirant les vrais parfums de la terre, ceux de la nature en ce qu’elle a encore de sincère et de réel.
Tout à l’heure, demain, tout au long de cette année, nous serons noyés de nouvelles noires, de menaces, de crises, de négativités sans cesse renouvelées. Autant de bonnes raisons pour goûter cet instant, ce moment de répit, tout en restant attentifs à ce qui nous entoure, à notre environnement. Ne nous centrons pas sur nous-mêmes ! Ainsi nous pourrons construire les quelques actions, effectuer les gestes simples qui demeurent à notre portée pour ne pas contribuer à l’aggravation de notre monde.
Oui, restons attentifs à l’air du temps, sachons profiter lucidement des bons moments sans céder au catastrophisme ambiant, ni à une euphorie hors de propos en cette époque incertaine.
Confinés à l’intérieur par une pluie continue, c’est le moment de publier une suite au premier article de ce site consacré à l’obsolescence des choses, à leur disparition inéluctablement programmée, car tout a une fin…
Cette fois-ci, c’est au transport que sera consacrée cette publication. Plus précisément au transport mécanique, dont la force motrice est généralement fournie par une énergie qui devient rare, le pétrole.
Commençons par la source de celui-ci, pour les véhicules qui nous intéresseront dans la suite de cette parution. Voici le point de départ, pas très moderne, pas plus fonctionnel aujourd’hui que ceux qu’il alimentait. Au début était la pompe à essence…
Nous sommes dans l’immédiat après-guerre. Les moyens de transport étaient bien plus rustiques que nos modernes engins. Et notamment les utilitaires, qui pour certains démarraient encore avec la manivelle, actionnée par des bras vigoureux.
Au hasard des promenades en campagne, on rencontre parfois des voitures, des camions… abandonnés, habités seulement par de la végétation ou par des petits animaux. Si ces objets paraissent en photo d’un intérêt graphique, ils n’en sont pas moins des pollutions… Tant qu’ils n’ont pas été digérés par le temps. Cela viendra, un jour.
Installons-nous au volant,
Enclenchons la première vitesse,
Nous pouvons démarrer et continuer cette visite, en comptant sur la robustesse de ces moteurs solides, lourds, fidèles bien que souvent capricieux.
Sur ces chemins cahoteux, nous avançons fort secoués. Regrettant de ne pas disposer d’un de ces bolides qu’admirent les spectateurs du Paris-Dakar, comme ces fabuleux buggies.
Mais restons raisonnables, nous n’avons pas les moyens d’un tel bijou. Alors, modestement, rabattons-nous sur une classique berline rurale, dans laquelle on peut entasser enfants, légumes du jardin pour les vendre au marché, et bien sûr, comme tous à la campagne à cette époque, le (ou les) chien(s).
Il aurait aussi été possible d’opter pour la version familiale, le coffre est suffisamment vaste pour un usage au quotidien. Autre avantage, la banquette arrière en skaï bien glissante et sans séparation, très appréciée dans les virages serrés. Appréciée des très jeunes, moins des adultes !
Mais le manque de moyens peut aussi conduire à un choix plus simple. Une autre utilitaire de cette époque était la 2 CV, rustique et efficace, mais bien peu confortable lorsqu’on chargeait plus de 6 ou 7 passagers. Ah, les maudits tubes de la « banquette » arrière ! C’est plus souvent cette version basique que l’on croisait sur les routes des provinces profondes, telle la Champagne de mon enfance. Ou encore la version fourgonnette, appréciée des agriculteurs et maraîchers, reine des chemins boueux ou enneigés sur lesquels on circulait à cette époque.
Un autre modèle iconique, on en voit encore sur les routes, était l’Estafette Renault, légèrement plus tardive. Un autre grand plaisir, celui de se coincer les doigts dans la porte latérale, qui se débloquait brutalement après de longs efforts !
Pour transporter encore plus, il était possible de se tourner vers le Peugeot D3, au museau proéminent en raison d’un radiateur encombrant.
Un peu plus tard vint le Peugeot J7, qui fit l’objet de multiples usages et déclinaisons. Celui-ci a été transformé en pizzeria ambulante.
Si on ne cherchait pas un usage mixte, ou professionnel, on pouvait alors trouver sur le marché automobile des voitures plus petites, telles la SIMCA Aronde, largement répandue.
Avant de clôturer cette promenade nostalgique, faisons un détour vers les deux roues et un pays étranger, en l’honneur de la COP 27 qui a débuté il y a quelques jours. Elle se déroule en Egypte, à Charm el-Cheikh. Voici une moto bien anglaise, au détour d’une rue du Caire.
Les anglaises avaient la réputation de perdre leur huile sur les trottoirs, et aux feux rouges. Apparemment ce n’est pas le cas de celle-ci. Mais dans l’éventualité où le carter se serait fendu, il aurait été utile de faire appel aux secours. Comptons sur les équipements modernes de nos pompiers pour d’un jet puissant nettoyer la chaussée.
C’est ainsi. La nostalgie est un vilain défaut, mais il faut aussi savoir se faire plaisir et sourire de nos souvenirs.
Il existe bien en France des villes dénommées Montréal, mais elle ne sont pas comparables en taille et en notoriété avec la métropole canadienne (québecoise, plus précisément), où la langue française reste la langue la plus pratiquée. Peut-être plus pour très longtemps…
Montréal est en fait une ville américaine, où (presque) tout le monde parle français.
Au-delà de cet avantage linguistique pour les touristes que nous étions dans le cadre d’une visite familiale, Montréal est une ville accueillante, où nous nous sommes immédiatement sentis à l’aise, confortables, en sécurité.
Notre séjour s’est déroulé fin septembre, début octobre. L’été indien est pour bientôt, mais aujourd’hui nous pérégrinons dans la ville, et notre première visite est pour le Mont Royal, tout naturellement…
Cette éminence domine et contemple la ville. Les règles d’urbanisme locales, par décret du gouvernement du Québec promulgué en 2005, font qu’aucune construction ne pourra s’élever au dessus du sommet de la colline, qui culmine modestement à 234 mètres. Ce qui pour un building moderne n’est pas grand chose (pour comparaison : le plus haut building du Canada est la tour CN à Toronto, 147 étages et 447 mètres, presque le double).
La ville est un mélange étonnant d’ancien et de moderne. Si cela se retrouve dans l’habitat, c’est tout aussi vrai pour les immeubles de bureau, comme nous le découvrons au hasard des rues que nous parcourons à pied.
Mais n’oublions pas les églises et les autres édifices à caractère religieux. Montréal, autrefois dite la Rome d’Amérique, compte en 2011 plus de 600 lieux de culte, souvent catholiques romains, majoritairement chrétiens, mais aussi judaïques, islamiques, bouddhiques, parmi d’autres.
Ces édifices sont soutenus par le Conseil du patrimoine religieux du Québec, lorsqu’ils ont été construits avant 1945.
Nous pouvons sourire, gens de l’ancien monde (?) monde, de cette intention de protection compte-tenu de la richesse patrimoniale de notre vieille Europe. Mais soyons humbles, tout est relatif et ce qui importe avant tout est d’inscrire dans le paysage une histoire commune qui forge une identité collective.
Cette culture religieuse se double d’un autre culte, celui des « murales« , œuvres d’art exécutées sur un mur d’immeuble, d’un caractère permanent (dans la mesure où la rénovation de la ville ne détruit pas le support lors d’une opération de démolition/reconstruction) ou temporaire. La cohabitation de ces caractères urbains se fait sans heurts, comme en témoigne l’image ci-dessus. Je reviendrai plus tard sur ces impressionnantes peintures, dont la beauté et la puissance sont souvent remarquables. On n’en trouve pas qu’à Montréal, certes, mais leur profusion ici donne un caractère tout particulier à la cité.
Un autre type de patrimoine est constitué d’anciens bâtiments et/ou installations industrielles. Si certains vestiges sont discrets, comme celui-ci situé au sommet d’un immeuble caractéristique mais d’un type assez commun dans la ville (un ancien entrepôt), d’autres sont en revanche des monuments en eux-seuls, comme cet ancien silo au bord du canal de Lachine.
La présentation qui suit, en italique, est empruntée à Wikipedia.
Le canal de Lachine est un canal traversant la section sud-ouest de l’île de Montréal entre le lac Saint-Louis et le Vieux Port. Nommé d’après l’arrondissement de Lachine, il permet d’éviter les rapides du même nom sur le fleuve Saint-Laurent. Ouvert en 1825, agrandi deux fois au XIXe siècle, il a joué un rôle important dans le développement industriel du Canada et de Montréal. Il est fermé à la navigation commerciale depuis 1970, remplacé par la voie maritime du Saint-Laurent.
Le canal est désigné lieu historique national du Canada en 1929. Une piste cyclable et pédestre longe ses berges depuis 1977 et après trente années d’inactivité il est rouvert à la navigation de plaisance en 2002.
A proximité, dans le Vieux Montréal, le Marché Bonsecours témoigne lui aussi du développement économique de Montréal le long du fleuve Saint Laurent et du canal.
Enfin, il est difficile de parler de Montréal sans évoquer le Saint Laurent, la grande artère fondatrice de la ville, et notamment le pont Jacques-Cartier qui l’enjambe. Nous le voyons ici depuis le Vieux Port.
Un dernier coup d’œil, de l’autre côté du bras du fleuve qui nous sépare de l’Île Sainte-Hélène, où on aperçoit la Biosphère, attraction montréalaise connue de tous, avant de refermer le premier chapitre de ce voyage au Québec.
C’est tout pour aujourd’hui. A suivre, bientôt, un article sur le street art et les murales de Montréal…
Monsieur Bonnet a existé. Il était ouvrier agricole. Célibataire sans doute, mais l’histoire ne le précise pas. Il habitait dans une cour de ferme, dans une masure sans eau, sans électricité, avec une simple cheminée en guise de cuisinière et de chauffage.
Son domicile a été ouvert à la visite. C’était ce week-end, 17 et 18 septembre 2022, les Journées du Patrimoine. Poussons la porte, et en faisant attention tant aux obstacles à terre qu’aux outils et autres objets accrochés à hauteur de nos cheveux, saisissons l’esprit des lieux. Par l’image…
On parvient chez Monsieur Bonnet par un plan incliné, à droite sur cette image. Contre le mur de la grange en pisé, à gauche de la descente des eaux pluviales, subsiste le support en bois de la pompe à main qui alimentait le logement.
Peu de vêtements, peu de biens. Le seul espace de rangement est un placard mural, pour l’ouvrir il a fallu nettoyer les abords.
Sur ce placard, une pince. Bizarre. A quoi servait-elle ? A accrocher des notes, des instructions ? Le locataire de ces lieux savait-il lire ? Et puis, est-elle d’époque ? Cela n’est pas sûr.
D’autant moins sûr que Monsieur Bonnet n’avait pas l’électricité, nous le savons. Or, un système d’éclairage que nous ne pourrons qualifier de moderne a été installé dans la salle. Fort heureusement, plus rien n’est branché, c’est rassurant compte tenu de la vétusté de l’ensemble.
Mais alors, à quelle époque vivait Monsieur Bonnet ? Une plaque de concours agricole sur la cheminée pourrait peut-être nous aider, examinons-la.
Monsieur Bonnet était donc un bon ouvrier. Capable de réaliser des instruments agricoles à main, semble-t-il. Il aurait donc vécu au mitan du XIX ème siècle.
Un regard en arrière pour s’assurer que son fantôme ne se penche pas au dessus de notre épaule. Non tout va bien, le jour luit dehors, malgré le filtre des voilages. Reprenons notre exploration et regardons au plafond…
Et là, surprise, nous pouvons contempler des œuvres d’art, réalisées par les chasseuses d’insectes, appelées à régner dans cet endroit abandonné. La sciure relâchée par les poutres et le plancher auxquels elles sont accrochées leur donne une densité et une couleur inhabituelles. En voici une, en voici deux, trois…
Quant aux formes ! Elles sont étonnantes, variées. Plates ou rondes, lisses ou trouées, pleines ou comme en dentelles…
Elles ne datent sans doute pas de l’époque de Monsieur Bonnet, mais elles portent quand même le poids des ans. Quels sont les auteurs de ces œuvres ? Partons à leur recherche…
Une investigation un peu poussée confirme nos soupçons. A l’avenant du reste des lieux, une fenêtre habillée de tissu grossier nous présente une solution. En nous approchant, nous commençons à y voir clair, si l’on peut dire ainsi dans cette semi-obscurité.
Une des membres de cette bande d’assassin, pas plus vivante que ses victimes, nous donne la réponse. Et celle-ci est simple. Les araignées ! Monsieur Bonnet n’était pas, sauf preuve du contraire, une fée du logis et ses successeurs n’ont pas été plus versés dans la bonne tenue d’un ménage. On a dû voir en ces lieux plus souvent de la tête de veau qu’une tête de loup. Lui-même était peut-être une tête de mule…
Ce fut ainsi une visite hors norme, publiée à l’occasion des journées du patrimoine 2022 !
Février a laissé sa traîne de glace, qui s’est incrustée en ces premiers jours de mars. Au chaud devant mon écran, je parcours les images de temps plus agréables. Et je retrouve celles que j’ai collectées il y a déjà quelques années au long d’une rivière, dans une ambiance à la fois ensoleillée et onirique…
Il y a deux semaines, la Russie a envahi l’Ukraine. C’est peut-être à cause de cet événement que cette image d’une nostalgie poétique a retenu mon attention. Parce qu’il reste un peu de couleur malgré les assauts des agents agresseurs, parce qu’il y a un message qui aujourd’hui trouve un écho singulier…
Liberté, liberté, qu’as-tu fait de ta liberté, de ceux qui voulaient te défendre ?
Avec une rose au chapeau, bien plus jolie qu’un drapeau…
Rien n’a changé dans leur cœur, ils n’ont pas froid, n’ont pas peur, c’est toujours toi liberté leur soleil.
Le flot d’information nous accable, il nous donne mauvaise conscience. Avons-nous le droit d’être heureux quand d’autres souffrent de blessures, de privations physiques et morales ? La mauvaise conscience est-elle une obligation ? Que faire quand nous ne pouvons rien faire, ou pas grand chose ? Quand il est tout simplement raisonnable d’être égoïste, quand aucune porte ne s’ouvre, si ce n’est sur un dilemme irrésolu…
Les reflets de ces enveloppes déchirées me semblent illustrer ce malaise. Il y a le solide de la réalité, la matière, le matériel. Il y a aussi le reflet trouble que l’eau calme renvoie à nos émotions et à nos esprits.
A certains moments seule la ruine survit. Et elle nous renvoie à des temps meilleurs, à des époques où il était possible de parcourir les horizons sans crainte et sans honte. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
La nostalgie est un vilain défaut. Et pour la satisfaire aujourd’hui, ce sont des vers de Musset qui remontent à la surface de mon esprit…
Eh bien ! ce fut sans doute une horrible misère que ce riant adieu d’un être inanimé. Eh bien ! qu’importe encore ? Ô nature ! ô ma mère ! En ai-je moins aimé ?
La foudre maintenant peut tomber sur ma tête ; jamais ce souvenir ne peut m’être arraché ! Comme le matelot brisé par la tempête, je m’y tiens attaché.
Je ne veux rien savoir, ni si les champs fleurissent ; ni ce qu’il adviendra du simulacre humain, ni si ces vastes cieux éclaireront demain ce qu’ils ensevelissent.
Le soleil comme les traits s’est effacé. Les larmes du ciel détrempent les restes. Ne demeure que ce que l’imagination peut reconstruire des temps plus heureux… Bientôt le printemps, qu’apportera-t-il ?
Je rencontre parfois au cours de mes promenades des paysages qui d’un coup s’imposent à mes yeux. Souvent ce sont des arbres qui attirent mon regard. Particulièrement en hiver, ou au printemps, quand l’ossature, le squelette est rendu apparent par l’absence du feuillage. La ramure se déploie alors, à l’instar de celle du cerf qui frappe l’imagination en déployant toute la puissance et la beauté de l’animal. Mais fort heureusement l’arbre ne perd pas sa ramure à chaque fin d’hiver !
La plupart du temps j’ai un appareil avec moi. Mon compact, plus précisément un Sony RX100, ou mon reflex habituel. Je saisis l’instant, j’inscris ce personnage sylvestre dans son environnement, qu’il soit calme ou venté, humide ou sec. Mais bien souvent je suis frustré au développement. J’avais sans doute vu en noir et blanc, car ce qui apparaît sur l’écran est bien loin de ce que j’avais souhaité y ytrouver. Les couleurs en particulier peuvent être fort éloignées de mon souvenir, ternes ou criardes. Déçu, je m’apprête à mettre l’image à la poubelle. Ce qu’aucun photographe n’aime faire. Je ne le fais donc pas immédiatement…
Je me donne un peu de temps, et il arrive parfois que, quelques jours ou quelques semaines plus tard, je revienne sur cette photographie. Je corrige, je transforme. En noir et blanc. En sépia. Tiens, en sépia. Cela me va bien. J’aime beaucoup les photos anciennes, et cette couleur convient bien à mon tempérament un peu nostalgique.
Allons-y. Je puise dans ma boîte à outils, et y trouve la suite logicielle Nik Collection. J’avais oublié jusqu’à son existence. A l’époque où je l’avais chargée elle était gratuite, j’avais été bien inspiré. Depuis, c’est une autre histoire. Mais je ne m’en suis jamais servi, peut-être parce que je ne l’avais pas payée, allez donc savoir ?
Ainsi, à partir d’une photo que j’avais du mal à détruire, j’ai composé une série que j’ai pu exposer, et que je pourrais compléter le cas échéant.
Mais commençons par le début de l’histoire…
Il était une fois une photo qui évoque une belle journée de randonnée, mais dont je ne suis pas satisfait, car elle est terne :
J’essaye de lui redonner du tonus, en couleur encore, mais le résultat est artificiel. L’insatisfaction demeure…
C’est mieux, mais ce n’est pas encore cela. D’où l’expérimentation de la Nik Collection. Je tâtonne, j’essaye le noir et blanc, les effets dramatiques. Rien ne me convient. Je change de filtre, et essaye Silver Efex. Intéressant. Je puise dans les filtres anciens, je transforme l’image en sépia, effet Ancienne plaque. Et là, oh miracle ! je découvre un résultat plaisant. De mon point de vue bien sûr…
J’essaye le filtre précédent, par acquit de conscience. Pas mal non plus, mais je n’y trouve pas mon compte.
Je reviens à l’édition précédente, et cette fois procède avec une image moins compliquée, mais dont les couleurs ne me satisfont absolument pas, et que je n’arrive pas à traiter comme je le souhaite :
Je passe directement au sépia. Bonheur !
Je m’acharne, au risque de travailler par procédé (au sens de « recette toute faite visant à obtenir artificiellement un résultat avec peu de moyens »). Mais je sors quelques images qui me conviennent, et que je me permets de vous faire partager sans autres commentaires…
Ces transformations m’ont permis de générer de nouvelles images, que j’ai tirées. Le rendu sur papier mat est superbe… Cela en valait la peine (cela en valait le plaisir !).
Au-delà de sa fonction de loisir, ou de recherche personnelle, la photographie peut être un outil d’illustration d’un dossier administratif. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut rester strictement documentaire, avec des images purement descriptives. En effet, il arrive qu’il soit possible de combiner efficacité iconographique et plaisir, tant à la prise de vue qu’au développement.
Projet du jour, quelque part en Rhône-Alpes : établir le bilan patrimonial imagé d’un site remarquable. Commençons par poser le cadre…
La vue est ici prise en surplomb, au moment du repérage initial. Cette étape permet de prendre connaissance de l’organisation des lieux, et de repérer les aspects patrimoniaux les plus marquants.
Une fois cela fait, retour au bercail pour le lendemain revenir sur site avec la personne chargée de me faire découvrir cet ensemble architectural. On accède à la ferme par le chemin de terre visible juste au dessus des toitures.
Ce matin il fait très froid, nous sommes en janvier. La lumière est bien différente de celle de la veille, mais cela n’aura pas d’incidence sur les prises de vue. Si ce n’est qu’il est toujours difficile avec les doigts gourds de manipuler les réglages et le déclencheur de son boîtier (un Pentax K3-II, parfait pour ce type de tâche).
Certains seront tentés de passer la mise en situation, de ne pas décrire l’environnement du lieu. Mais ce serait d’autant plus dommage qu’il est bien esthétique, dans la brume légère de ce jour d’hiver.
Les photos de l’extérieur peuvent être faites avec un zoom (en l’occurrence l’excellent 16-85 mm, Pentax encore et toujours).
Maintenant il va falloir mettre en évidence à la fois les aspects positifs du bâtiment (dont la toiture, entièrement refaite) et l’état d’abandon des locaux. C’est le cahier des charges qui a été proposé et accepté. Le travail commence par les anciens bâtiments agricoles.
Dans un premier temps, le zoom standard remplit parfaitement son rôle, et permet de mettre en évidence le bon état des salles, alors qu’elles n’ont pas été utilisées depuis bien des années. L’association qui utilisait les lieux a fait un remarquable travail d’entretien courant et de nettoyage.
Mais les choses se compliquent lorsqu’il s’agit d’illustrer les lieux de grand volume, sans disposer d’un recul suffisant. Le grand angle devient alors indispensable. Exemple, le cas de cette salle splendide qui combinait une bergerie et un fenil dont le plancher a aujourd’hui disparu :
Il faut donc en passer par un traitement logiciel. Ici c’est Lightroom CC d’Adobe qui a été utilisé :
Petite difficulté, si l’allure générale (et la beauté !) de cette salle est bien rendue, si les perspectives sont bien redressées, il n’est pas certain que les proportions soient bien réalistes.
La même difficulté apparaît dans les pièces d’habitation. La première image est « brute de capteur », la seconde est corrigée par le logiciel :
Il est bien difficile de dire laquelle des photos est la plus conforme à la réalité. En fait, il s’agit de deux interprétations différentes. La première représente mieux les volumes, la seconde corrige les formes, mais en donnant l’impression d’une surface bien plus importante que la perception lors de la prise de vue.
En étant prudent, car les planchers sont dangereux, il est possible d’accéder à l’étage. Ceci permet de mettre en évidence le mauvais état de certaines parties, quasiment inaccessibles en raison de la vétusté.
Le soleil a enfin fait son apparition, la lumière change, les ombres sont un peu plus marquées.
Il reste encore à décrire l’architecture d’ensemble de la ferme de manière plus précise. Retour vers le point d’observation utilisé hier à la recherche d’une fenêtre de prise de vue. Recherche bien difficile, car même si les arbres sont nus, les branchages perturbent la mise au point. Enfin une solution est trouvée, mais il convient quand même d’éliminer les éléments perturbateurs en bas de l’image. Là encore le recours au logiciel s’avère efficace…
Cette séance photographique s’est faite en deux séquences. Le temps passé sur site a été largement inférieur au temps derrière l’écran. Cela n’en reste pas moins un vrai plaisir, celui de « créer » l’image que l’on recherche, expressive autant que documentaire. Parfois en allant au delà du réel, comme cette dernière photo, volontairement poussée comme une forme de dramatisation. C’était un peu l’esprit du lieu à ce moment là…
En vacances à La Réunion dans un contexte de visite familiale, nous avons eu le loisir de pratiquer (à notre modeste niveau) la randonnée dans quelques uns des plus beaux cadres possibles, et en particulier en traversant le cirque de Mafate.
Une première observation, un dimanche ensoleillé, a permis de faire connaissance avec la topographie surprenante, tourmentée, de ce lieu magique que quelques jours plus tard nous allions traverser.
Mais à La Réunion, début octobre, la météo est fort variable. Et si nous avons quitté la côte ouest par un temps bien plaisant, l’arrivée au Col des Bœufs ne nous a pas donné l’occasion de contempler la classique carte postale : ciel dégagé, couleurs éclatantes de la végétation, température estivale (selon nos critères métropolitains)…
Qu’importe, cela sera l’occasion de réaliser des images moins classiques, et de mettre en valeur des formes parfois fantastiques sans qu’elles soient écrasées par une lumière trop vive.
Nous nous engageons sur le sentier qui descend par une pente raide vers les hameaux du cirque. Il reste encore un coin de ciel bleu…
Très rapidement, nous plongeons dans un autre univers. Nos yeux, notre esprit, sont accaparés par la végétation étonnante qui se dégage de la brume à chaque pas que nous faisons. Nos pieds foulent un sol souple, quand ils s’écartent des lames de bois disposés pour faciliter la marche.
La végétation se transforme. Surprenante pour un randonneur européen, elle témoigne de l’humidité de ces lieux, de la moiteur du climat du centre de l’île.
Nous quittons le relief, pour continuer notre chemin sur un sol bien stable. Il n’y a pas d’horizon, la végétation est partout. Pas très haute, mais dense. Sur un sentier aussi facile nous pouvons laisser nos sens errer et notre imagination développer des rêves éveillés.
Et nous arrivons ainsi au premier hameau, La Nouvelle. Nous n’avons toujours pas vu Mafate sous le soleil. Il ne brille que par son absence…
Nous pouvons réaliser à quel point l’éloignement de la ville et les difficultés d’accès modèlent l’habitat et l’organisation sociale d’une manière plus générale. Même si depuis quelques années le transport sous hélicoptère s’est développé, la sobriété est la règle de fonctionnement de la communauté.
Nous reprenons notre chemin. La végétation est luxuriante. L’eau est partout, nous traversons plusieurs torrents, à pied presque sec ou sur des passerelles bien aménagées. Des cascades ruissellent d’une eau fraîche et claire.
Nous hâtons le pas. Le jour tombe et il nous faut arriver avant la nuit à Marla, le hameau où nous devons loger. Il commence à pleuvoir, la température descend. Nous enfilons nos vestes imperméables. La fin de cette journée se fait à la frontale, sur un sol devenu glissant avec la pluie. Heureusement, le gîte Trois Couleurs est confortable, un bon repas nous remet à peu près d’aplomb, après une douche bien froide. L’inconvénient de l’énergie solaire ! Les autres randonneurs sont arrivés bien avant nous, et ce n’est pas la lueur de la lune qui va nous permettre de disposer d’eau chaude au réveil.
Nous repartons le lendemain matin, toujours sous les nuages, pour rejoindre Cilaos via le Col du Taïbit.
La montée vers le Taîbit se fait sous les nuées, mais il ne pleut plus, et la température est redevenue clémente. Elle est même bien agréable, confortable. Et les paysages qui se dévoilent à nous au détour du chemin sont toujours aussi beaux.
Nous arrivons au col. Une courte pause, et nous commençons la descente dans la brume, le paysage devient vraiment féérique.
Et puis, alors que nous cheminons entourés d’arbres étranges, nous apercevons une timide lueur bleue au dessus de nos têtes. Bientôt, dans la plaine, le soleil nous rejoindra.
Nous arrivons à la tisanerie. Endroit surprenant, qu’on nous avait vanté (méfiez-vous des guides touristiques !) et qui se révèle un peu décevant. Pour autant cette pause nous permet de visiter un jardin tout en couleurs bien locales, nettement plus vives que le feuillage que nous avons pu admirer depuis deux jours.
Encore quelques lacets en descente, nous sommes arrivés. Notre périple se termine à Cilaos, belle bourgade où nous flânons. Retour à la civilisation mais toujours avec une pointe d’exotisme, qu’il est possible d’illustrer par la couleur de certaines cases anciennes.
Quelle belle île ! La longueur et la pénibilité de notre voyage sont bien loin, effacées par la richesse de notre séjour, par la beauté des paysages et par la gentillesse et la tolérance des réunionnais.
Être bénévole n’exclut pas l’obligation de formation, et c’est particulièrement vrai lorsqu’on appartient à un corps tel que celui des sapeurs pompiers volontaires. En témoigne l’exercice réalisé en avril 2019 le long du Roubion, dans le village de Bourdeaux, qui s’est déroulé en deux temps distincts.
Photographiquement parlant, cette séance n’était pas simple. Même si l’accueil des membres du Club Photo de Bourdeaux par les intervenants, le groupe des Sapeurs Pompiers de Bourdeaux, a été bienveillant, les difficultés techniques de la prise de vue ont fait augmenter considérablement le taux de rebut des images réalisées par les adhérents…
En effet, les très forts contrastes ont nécessité d’expérimenter différents réglages, notamment pour conserver un minimum de matière aux bandes rétro-réfléchissantes des véhicules ou des uniformes. Dans ces conditions, adopter le format RAW (en l’occurrence le format DNG d’Adobe des boîtiers Pentax) sur le terrain et accepter un minimum de post-traitement est une nécessité.
Première séquence : sécuriser une personne tombée d’un parapet et la hisser pour en permettre l’évacuation. Rassurez-vous, il s’agit bien là d’une simulation pour les besoins de l’entrainement !
Seconde séquence, une intervention sur un toit, celui d’une ancienne école. Là encore, c’est une équipe qui intervient, et non une ou des individualités.
L’ensemble a pris une heure et demie. Bien que l’équipe soit principalement composée de volontaires, elle agit avec professionnalisme. Merci à tous ceux qui ainsi veillent et nous protègent.
Série réalisée avec un Pentax K3-II, prise de vue en RAW (DNG) et développement avec Lightroom.
A l’occasion d’une sortie au restaurant, une balade dans les rues de Lyon, un beau dimanche de juillet. La ville est belle, la vie est belle, en musardant tête en l’air ou attentif au décor on découvre un lieu connu comme une nouveauté.
La ville est un paysage, elle a une dimension »horizon » quand on prend du recul, quand on acquiert de la perspective avant de passer aux immeubles, et à leurs détails.
Si l’élément liquide appartient à l’histoire de la ville et à son âme, les immeubles représentent une minéralité égayée par des couleurs contrastées.
Nous sommes dans une ville. Elle est en place, les humains s’y déplacent. Ils y vivent, ils y viennent, ils l’admirent…
Et puis il y a ces détails, qu’ils soient vitrines de magasin, tags, affichettes, graffitis… qui font de la ville un lieu toujours renouvelé, même si ce n’est pas toujours au bénéfice d’une esthétique traditionnelle…
Les murs en disent long sur l’humeur d’un quartier, sur la poésie qui en émane, aussi bien que sur l’architecture conçue comme une représentation sérieuse, celle du monde des affaires et du commerce.
Il faisait chaud à Lyon ce jour-là. Un dimanche sans trop de voitures. Il y avait du monde dans les rues, et peu de masques malgré la Covid. Lyon était moins bruyante qu’à l’accoutumée. C’est ainsi qu’un rural comme je le suis apprécie la grande ville…