Sylvographie, sylvothérapie ?

De l’insatisfaction naît la transformation…

Je rencontre parfois au cours de mes promenades des paysages qui d’un coup s’imposent à mes yeux. Souvent ce sont des arbres qui attirent mon regard. Particulièrement en hiver, ou au printemps, quand l’ossature, le squelette est rendu apparent par l’absence du feuillage. La ramure se déploie alors, à l’instar de celle du cerf qui frappe l’imagination en déployant toute la puissance et la beauté de l’animal. Mais fort heureusement l’arbre ne perd pas sa ramure à chaque fin d’hiver !

La plupart du temps j’ai un appareil avec moi. Mon compact, plus précisément un Sony RX100, ou mon reflex habituel. Je saisis l’instant, j’inscris ce personnage sylvestre dans son environnement, qu’il soit calme ou venté, humide ou sec. Mais bien souvent je suis frustré au développement. J’avais sans doute vu en noir et blanc, car ce qui apparaît sur l’écran est bien loin de ce que j’avais souhaité y ytrouver. Les couleurs en particulier peuvent être fort éloignées de mon souvenir, ternes ou criardes. Déçu, je m’apprête à mettre l’image à la poubelle. Ce qu’aucun photographe n’aime faire. Je ne le fais donc pas immédiatement…

Je me donne un peu de temps, et il arrive parfois que, quelques jours ou quelques semaines plus tard, je revienne sur cette photographie. Je corrige, je transforme. En noir et blanc. En sépia. Tiens, en sépia. Cela me va bien. J’aime beaucoup les photos anciennes, et cette couleur convient bien à mon tempérament un peu nostalgique.

Allons-y. Je puise dans ma boîte à outils, et y trouve la suite logicielle Nik Collection. J’avais oublié jusqu’à son existence. A l’époque où je l’avais chargée elle était gratuite, j’avais été bien inspiré. Depuis, c’est une autre histoire. Mais je ne m’en suis jamais servi, peut-être parce que je ne l’avais pas payée, allez donc savoir ?

Ainsi, à partir d’une photo que j’avais du mal à détruire, j’ai composé une série que j’ai pu exposer, et que je pourrais compléter le cas échéant.

Mais commençons par le début de l’histoire…

Il était une fois une photo qui évoque une belle journée de randonnée, mais dont je ne suis pas satisfait, car elle est terne :

La photo originale

J’essaye de lui redonner du tonus, en couleur encore, mais le résultat est artificiel. L’insatisfaction demeure…

La même image, après un premier traitement

C’est mieux, mais ce n’est pas encore cela. D’où l’expérimentation de la Nik Collection. Je tâtonne, j’essaye le noir et blanc, les effets dramatiques. Rien ne me convient. Je change de filtre, et essaye Silver Efex. Intéressant. Je puise dans les filtres anciens, je transforme l’image en sépia, effet Ancienne plaque. Et là, oh miracle ! je découvre un résultat plaisant. De mon point de vue bien sûr…

Toujours la même image, cette fois traitée par la Nik Collection, module Silver Efex, 036 Ancienne plaque II

J’essaye le filtre précédent, par acquit de conscience. Pas mal non plus, mais je n’y trouve pas mon compte.

Avec le filtre 035 Ancienne plaque I

Je reviens à l’édition précédente, et cette fois procède avec une image moins compliquée, mais dont les couleurs ne me satisfont absolument pas, et que je n’arrive pas à traiter comme je le souhaite :

Au sommet de La Lance (Drôme)

Je passe directement au sépia. Bonheur !

Sans couleur, avec un fort vignettage, voici qui me convient bien !

Je m’acharne, au risque de travailler par procédé (au sens de « recette toute faite visant à obtenir artificiellement un résultat avec peu de moyens »). Mais je sors quelques images qui me conviennent, et que je me permets de vous faire partager sans autres commentaires…

El Desdichado
Le fantôme de la falaise
Mélancolie sans queue ni tête
Mirage de début d’été

Ces transformations m’ont permis de générer de nouvelles images, que j’ai tirées. Le rendu sur papier mat est superbe… Cela en valait la peine (cela en valait le plaisir !).