Pendant trois jours, du 26 au 28 août 2022, s’est déroulé dans un champ mis à disposition ce concours de bonne taille et consacré à l’élevage isérois, qu’il soit bovin, ovin, ou autre. C’était le premier organisé depuis trois ans, le Covid ayant empêché la tenue des deux éditions précédentes.
Cette journée a été un succès, tant par le nombre de visiteurs que par celui des bêtes exposées et leurs allure et qualités.
Bien sûr, un tel événement est aussi une occasion pour les hommes politiques de « faire du terrain ». Un ancien Président de la République, J.C. (non, Jésus Christ n’a jamais été Président de la République Française) ne disait il pas que “pour gagner une élection, il faut savoir taper sur le cul des vaches” ? Allons voir sur le champ si cette journée a bien représenté cette tendance politico-médiatique. Mais d’abord, abordons le thème principal de cette journée, les bêtes de concours…
L’horizon est bas, le soleil n’arrive pas à percer. Mais sous les spots du grand chapiteau les lumières sont elles dirigées vers les stars de la journée, les bovins. Les tours de piste organisés par catégories ont déjà commencé.
Sous l’œil d’un public attentif, admiratif, qu’il soit ou non connaisseur, les animaux sont introduits et présentés à l’identique d’un défilé de mode. C’est sans doute moins sophistiqué que lors de la Paris Fashion Week, mais je m’y sens à l’aise. En tout cas bien plus que je ne le serais dans un show parisien entre gens du « bobo monde »…
Aujourd’hui celles qui défilent ne peuvent pas être qualifiées d’anorexiques. Cela tombe bien, je trouve leurs courbes bien plus seyantes et sensuelles que les arêtes vives de celles qui ne mangent pas à leur faim.
La sonorisation crache à fond, un peu trop fort à mon goût, mais cela fait sans doute partie des règles du jeu. Je suis étonné que les animaux restent, pour la plupart d’entre eux, calmes dans cette ambiance bien éloignée de leur environnement habituel. D’autant que la musique utilisée n’a rien à voir avec la VI ème symphonie de Beethoven (la Pastorale). Ils sont sans doute été habitués à ce vacarme en vue du concours. Ou alors ce sont -naturellement ou pas- des bêtes bien placides.
Tour d’arène terminé. Le juge a tranché, il désigne la gagnante en s’excusant auprès des éleveurs dont les candidates n’ont pas été retenues. Malgré leurs réelles qualités.
Il n’y a pas à voir que les bêtes participant au concours. D’autres sont installées dans des stalles en toile, leur pedigree inscrit au dessus de leur emplacement.
Les animaux sont en permanence brossés, nettoyés. Mais pas de maquillage, leur mise en valeur se fait à peu de frais, si ce n’est le soin que leur donne les éleveurs.
Des panneaux explicatifs disposés en certains endroits décrivent les différents critères de jugement.
Problème. Les croquis mettent en avant des vaches dont les queues partent toutes sur le côté. C’est peut-être une race particulière. En tout cas, celles que l’on visite aujourd’hui ne sont pas très coopératives, comme elles le démontrent ci-dessus.
La mode masculine privilégie la solidité, la masse. En témoigne ce taureau. Il est toujours étonnant de voir ces animaux si lourds faire preuve de docilité, hors périodes de plein emploi.
Il n’y avait pas que des bovins, des ovins, des équins… lors de ce concours. On y trouvait aussi des bêtes mécaniques, dont la forme râblée n’est pas sans rappeler celle des animaux exposés…
Pour faire honneur à tous ces animaux, des femmes (peu nombreuses) et des hommes politiques étaient bien sûr présents, pour l’inauguration officielle. Cela a commencé par une tournée dans les allées.
Intéressés, ces élu(e)s sont bien à l’aise dans cette ruralité qu’il représentent. Souriants, attentifs, ils manifestent leur attachement à ce territoire et à ses métiers. Ce qui n’empêche pas de « faire campagne », bien sûr !
Et puis, comme dans toute circonstance plus officielle, vient le temps des discours. Sur la scène montent les invités, dans une ambiance bon enfant. Tous se connaissent et se respectent, c’est en tout cas l’impression qu’on ressent à les regarder et les écouter.
Il est évident, pour autant, que certains ont une bonne pratique de cet exercice oral, et à l’instar d’artistes chevronnés produisent le spectacle attendu, avec les bons mots, pour recueillir l’approbation du public. Et sans doute le bon bulletin dans l’enveloppe un peu plus tard. C’est normal, c’est la règle du jeu.
Les discours finis, il reste la photo de groupe qui témoigne de la bonne entente entre tous, mais aussi de l’importance de l’événement. Il n’est pas fréquent de rassembler autant d’élus dans une petite ville du Nord Isère.
C’est la fin de la matinée, le début de la faim. Laissons les élus échanger avec leurs administrés autour d’un verre, il est temps de terminer par un petit tour de plaine avant de rejoindre l’écurie… En véhicule hippomobile ? Oublions un peu les chevaux-vapeur et le prix de leur si chère boisson énergisante !
Conclusion tranquille d’une visite agréable et instructive. Calme et simplicité (si ce n’est la tonitruance du chapiteau principal). Un vrai plaisir d’avoir été là, avec un appareil photo à la main.