Voyager en groupe est une chose, trouver des angles et des perspectives moins standards est un jeu qui m’intéresse beaucoup dans ce cadre : comment faire des photos qui ne soient pas identiques à celles produites par les autres voyageurs ? Un autre regard.
La production réalisée, au bout de cette démarche, ne reproduit pas nécessairement le périple effectué, mais expose l’accumulation des détails qui m’ont interpellé, qui m’ont fait sourire, parfois qui m’ont agacé…
Voici donc un compte-rendu alternatif du voyage réalisé avec l’UIAD de Grenoble en Tunisie, au mois de mai 2025.
Première image, en haut de page, une autre interprétation des fouilles archéologiques sur le site du Tophet à Carthage. Une interrogation civilisationnelle : si les brouettes européennes sont vertes, les africaines sont rouges. Pourquoi ? Bonne question. A laquelle je n’ai pu apporter de réponse…
Le voyage avait débuté par le musée du Bardo, superbe. Mais au delà des pièces de facture classique, certaines œuvres, comme celle ci-dessous, interrogent quant à leur sens.

L’imagination peut courir et tenter de reconstituer une histoire sous-jacente. C’est fertile, même si dès le départ on sait qu’aucune certitude ne permettra d’imposer une réponse historiquement étayée…
Prenons maintenant la route vers le sud tunisien. Nous longeons l’aqueduc de Zaghouan, nous nous arrêtons pour admirer une section en bon état.

Un arrêt technique qui permet de vérifier que le débit de cet ouvrage est nettement supérieur à celui d’une miction humaine.
Nous poursuivons notre route vers Zaghouan, au passage la visite du Capitole d’Oudna nous permet de confirmer la couleur des brouettes locales.

Arrivée à Zaghouan sous la pluie. Le site est sauvage, et les touristes tunisiens sont nombreux ; le partage du patrimoine historique, sous cette forme, est certainement source de compréhension réciproque…

Visite du Nympheum, le temple des eaux. Puis route vers le site de Thuburbo Majis.

La visite est accompagnée (mais non commentée, faute d’un traducteur formé) par un canidé bien amical.
Nous reprenons notre trajet, vers Dougga, adossée à une sombre colline….

Sous la pluie de nouveau, longue balade au milieu des ruines de ce gigantesque complexe.
Le soleil revient enfin et nous accompagne jusqu’à Sbeïtla, dans la plaine

Un monument remarquable de ce site archéologique est le pont-aqueduc, sa solidité est attestée par la circulation encore aujourd’hui de véhicules. Circulation qui peut être périlleuse, en témoigne la carcasse au pied des arches, au milieu de l’oued.

La route nous emmène ensuite vers Tozeur, pour une escale plus locale. Parcours pédestre dans les rues de la vieille ville, célèbre pour ses murs de brique blanche agrémentés de relief géométriques.

Le groupe se disloque, nous sommes rappelés à l’ordre par la police pour un regroupement recommandé. Significatif d’un climat politique où le contrôle semble omniprésent ?

Autre mode de sécurisation : les gardiens. Celui de cette demeure dort en travers de la porte. Contrôle des accès plus rustique que nos alarmes électroniques et certainement plus efficace !
Puis, de Tozeur, nous partons vers les oasis de montagne. Sites fréquentés, où la présence de boutiques de souvenir justifie la présence de boîtes à lettre.

Le soir nous sommes à Douz. le lendemain matin, visite de la ville, explications sur le fonctionnement d’un caravansérail.
Un peinture murale attire mon attention. Quelle signification lui donner ?

La ville est calme, agréable. Les sourires réjouissent les visages, malgré le mordant de l’astre.

Départ pour la région de Matmata et ses sites troglodytes. Visite de Sidi Driss et de son musée berbère.

Le désert est maintenant bien là. Nous arrivons à Ksar Chenini où, tels des forçats, nous soulevons dans la chaleur du soir la poussière, par nos pas traînants en nous dirigeant vers le village perché depuis la Mosquée des Sept Dormants.

A l’arrivée, un jus de fruits frais nous permet de ré-humidifier nos gorges desséchées.
Encore un très beau village !
La route maintenant bien rectiligne nous emmène ensuite vers Tataouine. Je retrouve l’ambiance de mes séjours sahariens : un soleil au zénith, une lumière aveuglante, une atmosphère vibrante de par la chaleur du jour, des flaques miragineuses qui se forment au loin.

Tataouine. Le point le plus austral de notre voyage. Nous repartons maintenant vers le nord, et notre première étape est Kairouan.
Premier arrêt à la Mosquée du Barbier.

Le lendemain, c’est la visite de la Grande Mosquée. Nous la quittons par son flanc, vers la Médina.

La Medina blanche de murs est calme, nous traversons trop vite à mon gré cet agencement urbain qui mêle extrême propreté et mobilier urbain quelque peu suranné.

Visite terminée, nous quittons Kairouan pour Monastir, la ville de Bourguiba, premier président de la Tunisie, homme remarquable auquel le seul vrai reproche qui puisse être fait est de n’avoir pas su passer la main assez tôt.
Dès son enfance, le petit Habib possédait les qualités d’un futur chef, il est représenté en étudiant sérieux sur une des places de la ville.

Sa dépouille repose dans le splendide mausolée familial, situé dans la partie occidentale du cimetière Sidi El Mezri.

Quittons Monastir pour Madhia, ancien port important, qui est aujourd’hui un lieu paisible et propice à la détente.

Nous arrivons ensuite à El Jem, célèbre pour son Colisée. Aujourd’hui les gradins sont déserts, il ne reste sur le sol de l’arène que les cordages qui sécurisaient les fauves lors des combats, abandonnés au sol.

Une des mosaïques du Musée d’El Jem atteste d’ailleurs de la réalité historique de ces sanglants spectacles.

Notre voyage se termine. Une dernière visite au très beau musée de Sousse, nous admirons une mosaïque au thème très moderne, le mouvement « #MeToo » de l’époque rappelait aux hommes que le consentement est une obligation !

Nous sommes maintenant revenus à Tunis, où nous traversons la Medina, partie traditionnelle et partie populaire.

Malheureusement nous ne pourrons flâner comme il se doit dans ce dédale de ruelles. Le départ de notre avion a été avancé, nous quitterons la ville demain matin trop tôt pour cela.

Voilà. C’est terminé, nous emmenons les bagages vers le bus. Sur l’avenue de France par laquelle nous passons un magasin étale sa marchandise sur le trottoir.
Pour se remonter le moral, étant triste de quitter la Tunisie, je vous propose un petit jeu : sur cette photo, quel est l’intrus ?

Vous l’avez trouvé sans difficulté, bravo.
Pour ma part, je lui dis « au revoir », car ce pays attachant et accueillant mérite une nouvelle visite pour en savourer tous les mérites ! Merci.